Pour un modèle agricole adapté à la montagne

On entend beaucoup de commentaires actuellement sur la situation de l’agriculture française et sur les dégâts causés par la libéralisation des marchés qui n’est pas adaptée à la très grande diversité des modes de production dans notre Pays. On le constate en particulier dans le Cantal où la suppression des quotas laitiers fait et va continuer à faire un dégât considérable si rien n’est fait pour retourner à une régulation des productions à l’échelle européenne et pour encourager les productions à plus forte valeur ajoutée dans nos campagnes. Au delà des difficultés actuelles que rencontrent les agriculteurs et pour lesquelles des mesures « palliatives » ont été annoncées, l’avenir de nos exploitants agricoles comme celui de nos communes rurales de moyenne montagne est en jeu. C’est donc aussi une affaire d’aménagement du territoire car cette crise structurelle risque d’avoir des conséquences dramatiques. Il est urgent de soutenir fortement l’évolution du modèle agricole des exploitations de montagne qui ne pourront pas lutter avec les prix irlandais défiant toute concurrence et dont la production a été augmentée de 40% après la calamiteuse suppression des quotas. Le maintien de la démographie de notre département est directement lié au maintien d’exploitations à taille humaine et dont les productions doivent être en mesure de générer de la valeur ajoutée pour assurer un réel revenu aux familles. Les pistes ne manquent pas : développer les circuits courts et la diversification, éviter de tomber dans le piège du produire plus pour se concentrer sur le produire mieux, organiser les filières pour que l’agriculteur reste l’un des acteurs des prix, encourager fortement les productions différenciées de qualité qui ont fait leur preuve ailleurs… pour ne citer que ces exemples. Il faut une vraie politique agricole pour la montagne au delà des mesures de compensation des handicaps. L’avenir de notre agriculture et de nos communes rurales cantaliennes en dépend. C’est l’affaire de tous. J’ai saisi le Président de l’Association Nationale des Elus de la Montagne sur ce sujet pour que ces enjeux majeurs soient pris en compte dans l’acte 2 de la loi montagne actuellement en préparation.

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